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Journal de rêves

Pour celles et ceux que le sujet intéresse, j’ai créé cette page rassemblant les rêves que fait Josée au fil du récit. Exceptionnellement, tous les hyperliens qui mènent ici ou en partent s’ouvrent dans un nouvel onglet.

Je suis particulièrement fascinée par les rêves récurrents. La série de l’île aux cygnes s’est étalée sur plusieurs années, il y a longtemps: un paradis lumineux d’une beauté sublime, que je n’avais aperçu qu’une seule fois et que depuis, je cherchais inlassablement sans jamais le retrouver.

Lorsque l’idée m’est venue de l’introduire dans le récit, il m’a d’abord fallu partir à la recherche de ces rêves. Celle des cahiers dans lesquels je les avais écrits, et donc de la boîte où je me souvenais vaguement de les avoir gardés, d’un déménagement à l’autre. Toujours, toujours chercher l’île aux cygnes…

Ce que tu cherches te cherche aussi,
écrivait Rumi.

Quand j’ai enfin mis la main dessus, c’était comme si j’avais réussi à découvrir l’île elle-même. Quelque chose de très précieux. Une partie de ma psyché, j’allais dire de mon âme, capable d’imaginer un lieu aussi splendide, aussi serein. D’en rêver, de se rappeler ces rêves, de les écrire. De les conserver durant tout ce temps.

Volume I

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J’ouvre le placard de l’entrée. Dedans il y a ma petite sœur morte, barbouillée de sang écarlate. Mon beau-père surgit derrière moi et me donne une tape derrière la tête avec tout le mépris dont je le sais capable: « C’est toi qui as fait ça, hein, salope! » Mais c’est pas moi, c’est lui. Je le vois dans ses yeux. Arrive ma mère, le visage déformé par la colère. Dans tous ses états, elle va chercher quelque chose à la salle de bains. C’est son flacon de somnifères. Elle m’accule contre un mur, me force à ouvrir la bouche, cherche à me faire avaler tout le contenant. (Épisode 1)

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Je cours, je cours dans un enchevêtrement de corridors sans fin pour échapper à ma mère qui me poursuit, folle de rage, armée d’un couteau de cuisine gigantesque. (Épisode 3)

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J’ai rendez-vous avec madame Félix Leclerc. Elle habite une belle maison, dans un beau quartier; ça m’intimide de me promener dans les rues chic. C’est Steffi qui doit m’accueillir. J’ai besoin d’un mot de passe. Au téléphone, elle me chuchote «marmotte», j’ai failli ne pas comprendre. Tout ça est lié à des enregistrements de mes chansons, que la madame est intéressée à m’acheter. Mais j’erre dans les rues sans trouver la maison. (Épisode 21)

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Premier rêve de l’île aux cygnes

Je suis sur une île merveilleuse, avec des parcs et des jardins, aux berges couvertes de saules pleureurs. Les seuls habitants semblent être des cygnes d’une beauté sublime qui nagent sur l’eau claire et limpide, entre les branches de saule traversées d’une lumière dorée. Éblouie. Je suis parfaitement heureuse. (Épisode 35)
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Volume II

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Je parcours interminablement des autoroutes qui traversent des forêts profondes inhabitées. Je monte et je descends sur un échangeur après l’autre sans trouver de sortie. Ils deviennent de plus en plus compliqués, avec plusieurs étages de bretelles qui se chevauchent mutuellement. Je cherche le chemin de l’île aux cygnes que j’ai vue en rêve, mais la route n’y mène jamais. (Épisode 6)

Je suis assise en tailleur sur le lit. Un colibri entre par la fenêtre, s’approche de moi et vient me butiner, comme une fleur. Des fois il est seul, des fois il se dédouble: il est deux. Puis il redevient un. Je sais que l’île aux cygnes est là-bas, quelque part derrière la ligne des arbres qui ondulent dans la brise. (Épisode 13)

Je cherche inlassablement le chemin de l’île aux cygnes. Lasse de parcourir des autoroutes interminables, je m’élève au-dessus du terrain pour mieux le scruter dans toutes les directions, mais en vain. (Épisode 16)

Un paysage très vert au bord de l’eau, que je devine tout proche de l’île aux cygnes. Je reconnais la configuration précise de l’eau turquoise à cet endroit. Il me semble que la plage de mes étés d’enfant, ombragée de pins parasols, n’est pas loin. (Épisode 19)

 

Un colibri battant des ailes

Dent-de-lion est un feuilleton d’autofiction écrit, illustré et diffusé par Sophie Voillot.
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